Mises en chantier de logements en France, une reprise fragile en 2025

0
4
Mises en chantier de logements

Les mises en chantier de logements en France traversent une période d’incertitude en 2025. Le secteur de la construction navigue entre espoirs de reprise et persistance des difficultés. Les données officielles révèlent une évolution contrastée, marquée par des signaux encourageants mais une situation encore dégradée par rapport aux niveaux pré-crise.

Une amélioration timide des performances

Au cours des douze derniers mois jusqu’à juin 2025, 286 600 logements ont été mis en chantier. En juin 2025, 26 000 logements ont été mis en chantier, soit une progression notable de 26,4 % par rapport au mois précédent. Cette embellie mensuelle masque cependant une réalité plus nuancée.

Les chiffres révèlent des fluctuations importantes. En mai 2025, seulement 20 100 logements ont été mis en chantier, soit une chute de 18,5 % par rapport à avril. En janvier 2025, 24 800 logements avaient été mis en chantier, marquant une baisse de 20,0 % par rapport à décembre 2024.

Un retard persistant face aux objectifs

Malgré ces signes d’amélioration, le secteur peine à retrouver ses niveaux d’avant crise. Le nombre de logements commencés en juin 2025 reste inférieur de 19 % à sa moyenne des 12 mois précédant la crise sanitaire. Sur les douze derniers mois, les mises en chantier accusent un retard de 27 % par rapport aux niveaux pré-Covid.

Cette situation préoccupe particulièrement dans un contexte de besoins croissants en logements. La France fait face à une crise du logement qui nécessite une production soutenue pour répondre aux demandes des ménages.

Des disparités selon les segments

L’analyse détaillée révèle des évolutions différenciées selon les types de logements. Les logements collectifs ou en résidence ont diminué de 5,4 % au deuxième trimestre 2025. Par contre, les logements individuels progressent de 7,6 %. Cette tendance illustre les préférences persistantes des Français pour l’habitat individuel.

Les autorisations de construire montrent des signaux plus encourageants. De juillet 2024 à juin 2025, 352 400 logements ont été autorisés à la construction. Soit une progression de 1,1 % par rapport aux douze mois précédents.

Des perspectives encore incertaines

Les professionnels restent prudents quant aux perspectives d’évolution. En janvier 2025, l’opinion des promoteurs sur la demande de logements neufs s’améliore nettement mais reste très en deçà de sa moyenne de longue période. Cette prudence reflète les incertitudes économiques et réglementaires qui pèsent sur le secteur.

Les prévisions professionnelles anticipent un nouveau recul de 14,2 % de l’activité du logement neuf en 2025. En l’occurrence, avec un plancher des ouvertures de chantier à 239 000 unités. Ces projections témoignent des défis persistants auxquels fait face la filière.

Les facteurs d’influence déterminants

Plusieurs éléments expliquent cette situation contrastée. Les taux d’intérêt élevés en 2024 ont découragé certains emprunteurs, mais les prévisions pour 2025 sont plus optimistes avec une baisse attendue des taux. Cette évolution pourrait stimuler la demande et relancer les projets de construction.

L’instabilité politique constitue un frein supplémentaire. L’abandon du projet de loi de finances 2025 suite à la chute du gouvernement renvoie à un horizon indéfini les mesures en faveur du secteur.

Des régions dynamiques émergent

Certaines régions tirent leur épingle du jeu. La Bretagne enregistre une progression remarquable de 13,5 % des logements autorisés entre juillet 2024 et juin 2025, contre seulement 1,1 % au niveau national. Cette performance régionale illustre les disparités territoriales du marché français.

Découvrez aussi: Construire en France, les villes les plus avantageuses pour bâtir sa maison en 2025

Le secteur de la construction française traverse une période de transition délicate. Les mises en chantier de logements en 2025 reflètent cette ambivalence entre signes de reprise et persistance des difficultés structurelles. La capacité du secteur à retrouver durablement ses niveaux d’activité dépendra largement de l’évolution du contexte macroéconomique.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici